INTERNAT
Extension de l'internat du lycée Marcelin Berthelot à Pantin (93)

Façade urbaine, intégration dans le paysage de la ville et de son église


Maîtrise d’Ouvrage : Région Ile-de-France

Surface de plancher :  3 545 m²

Coût Travaux HT de l’opération :  5 666 000 € HT

Equipe MOE : BET TCE: OTCE Ile de France -  Économiste : Lhériteau


Le lycée Marcelin Berthelot, en béton, est situé à Pantin, a proximité du métro, sur l’avenue Jean Jaurès. Positionne en retrait par rapport à la rue, sa cour d’entrée offre une aération dans le tissu urbain et ouvre une perspective sur l’église Sainte Marthe des Quatre Chemins située au Nord de la parcelle du lycée, au croisement avec la rue Condorcet.

Le nouvel internat, nouvelle façade du lycée, s'inscrit en limite de parcelle, dans la continuité bâtie de l'avenue Jean Jaurès. Il marque la transition entre un front de rue bâti continu et le parking du lycée Marcelin Berthelot.

Le nouvel internat, nouveau signal urbain fort, met ainsi en valeur l'ouverture visuelle vers ce bâtiment patrimonial. Traite comme une nouvelle limite entre l'espace public et la cour du lycée, ce bâtiment de cinq niveaux, accueillant les 100 chambres de l'internat et ses services annexes, se découpe en deux ailes : l’une sur rue, dans l’alignement et dans l’épaisseur des bâtiments existants, l’autre se retournant sur la limite sud, orientée selon la trame du lycée.

Le logement de fonction de deux niveaux, détaché, est positionne en prolongement du bâtiment en retour et est accessible par le chemin existant, depuis la rue Josserand. Il marque la transition entre le lycée, à R+1 et le nouvel internat, à R+4, dans le gabarit des bâtiments sur rue. Au rez-de-chaussée, une ≪ faille ≫ crée une nouvelle entrée au lycée. Cette ouverture entre le bâtiment sur rue et le bâtiment en retour permet de créer une entrée abritée au lycée, visible et aisément contrôlable par le gardien, dont la loge est située à la limite avec la rue. Sur la rue, un redent dans la façade, met en valeur l’entrée du lycée et permet, dans les étages, d’éclairer la circulation. Il crée une ouverture visuelle vers la cour, véritable ilot paysager. L’internat sur rue ménage une vue vers l’Eglise, en pignon. Dans les étages, une circulation légèrement évasée, donnant accès aux salles d’études ou salons calmes, ouvre des vues sur ce bâtiment a caractère patrimonial. En rez-de-chaussée, un ensemble autonome compose des salles d’enseignement général pivote dans l’axe de l’église, suivant la trame du reste du lycée.

Le bâtiment se comporte comme une limite et une ≪ barrière ≫ climatique et acoustique, par rapport à l’avenue Jean Jaurès, artère bruyante et polluée. Il définit un nouveau parvis pour le lycée, cœur d’ilot paysager et nouvel espace de vie et de sérénité pour les lycéens. Le grand parvis et cour-récréative, place au sud du nouvel internat, au calme, présente des noues et des arbres qui découpent des ≪ plateaux ≫ de différents niveaux conduisant progressivement vers l’entrée du lycée. La plupart des arbres existants sont conserves, d’autres essences locales sont plantées et permettent de protéger le projet des apports solaires en mi saison et en été. Des haies d’arbres, au nord, protègent la cour des intempéries et du vent du nord. Ainsi, l’espace situe à l’avant du lycée est investi et devient un véritable parvis plante pour le lycée, en dialogue entre le bâtiment neuf et le lycée existant.

La nouvelle façade urbaine de l’internat sur l’avenue Jean Jaurès est composée d'un soubassement habille de briques en fond de coffrage rappelant les bâtiments de Pantin et partiellement en retrait pour dégager la vue vers l’église. Il prolonge, sur une même hauteur, les espaces commerciaux disposent en rez-de-chaussée de l'avenue Jean Jaurès. Sur ce soubassement reposent trois sous-ensembles en béton, matériau durable et pérenne contre la pollution. Ces ensembles reprennent l'échelle et la trame des façades de la ville de Pantin. Les trois volumes sont couronnés par des sur-toitures en zinc, dans l’inclinaison des toitures des bâtiments existants, qui rappellent les toitures du quartier et abritent les locaux techniques. Ils supportent les panneaux photovoltaïques de l’internat orientes sud/sud-est. Chacun de ces volumes de béton, traite différemment, constitue une interprétation des façades de l’avenue Jean Jaurès. Ils définissent une gradation contemporaine de l’existant jusqu’à l’église.

Le premier volume reprend les proportions de pleins et de vides du bâtiment voisin. Les deux autres, proposent une variation dans les dimensions des ouvertures, soulignées par un encadrement colore qui termine soigneusement la façade en béton double peau. En pignon, ce cadre oriente les vues vers l’église. Les creux et les soubassements, par leur habillage en panneaux de briques, rappellent les Grands Moulins de Pantin ou des cheminées d’Aubervilliers et de nombreux bâtiments publics de Pantin, situes à proximité du site. Le rez-de-chaussée souligne les volumes et propose ainsi un soubassement résistant aux chocs auxquels il peut être expose. La façade sur cour est traitée de la même manière mais, avec des panneaux minéraux sur ossature bois.

Pour faciliter la réalisation de ce projet sur le site, nous avons opté pour deux prémurs avec isolant intégré. L’ensemble de l’ossature du bâtiment internat est en poutres, poteaux et dalles béton. Deux traitements des façades se complètent, créant un vrai mariage en bois et béton :

- sur l’avenue, la nouvelle technique du prémur est utilisée. Résistante, thermiquement et phoniquement performante par sa masse et a haute qualité environnementale, elle intégré l’isolant dans un double mur béton.

- sur la cour, sur l’ossature poteaux-poutres béton, viennent s’accrocher des façades composées par des murs bois préfabriqués en usine. Ces derniers sont habillés par des vêtures composées de panneaux minéraux.