Construction d’un bâtiment de
formation de l’IMA Val de Seine (77)
Maîtrise d’Ouvrage : Chambre des Métiers et de l’ Artisanat 77
Concours : 2015
Surface de plancher : 1 957 m²
Coût Travaux HT: 2 875 000 € HT
Equipe de maîtrise d’œuvre : BET TCE : Scoping – Economie de la construction : Korell – Acoustique : Gamba
Nous sommes convaincus que la définition d’un parti architectural d’un nouveau bâtiment inscrit dans un espace boisé classé doit « découler » du site, en s’y intégrant et en recomposant un nouvel ensemble homogène. Nous avons appliqué ce principe à tous les niveaux de la conception de ce projet.
La surface à mettre en œuvre, relativement importante, a été une contrainte majeure dans la conception du nouveau centre de formation. Il fallait composer en lisière d’une parcelle arborée face à un monument, dernier édifice imposant de ce qui constitua une grande industrie de Melun au XIX° siècle. Le calme et la sérénité qui s’en dégage ont généré une série d’intention extérieure, pour former un bâtiment homogène avec son contexte.
Le pignon de l'immeuble de logements mitoyen est impressionnant, son faîtage culminant à une vingtaine de mètres du sol. En continuité avec l’espace construit de ce quartier, nous sommes venus adosser le nouveau centre de formation de l’IMA pour réduire son impact sur le parc, en opérant ainsi une transition et une « couture » avec l’espace boisé et ainsi finaliser l’espace bâti de cette portion de ville.
Le respect de la présence d’arbres centenaires dont deux arbres remarquables, avec un chêne et un hêtre de plus de vingt mètres ainsi que le maintien des vues depuis les logements de ce cœur d’îlot a modelé ainsi le nouvel édifice de l’IMA. Il en a découlé, par le résultat de cette équation complexe, un bâtiment présentant trois façades, pour former un triangle dans le parc. Ecrin lové dans cet espace boisé, l’angle de ce triangle s’est arrondi et est devenu la proue de ce bâtiment et de fait, cette avancée matérialise l’entrée du centre de formation.
Ce volume accolé au pignon de l'immeuble voisin et dans la continuité de l’alignement sur l’impasse prolongeant la rue de la Brasserie Grüber, devient une sculpture à travailler. A partir de celle-ci, nous avons conçu les parois extérieures tout en organisant les niveaux successifs avec les parkings couverts, le rez-de-chaussée avec ses locaux d’accueil, le premier étage avec le centre de soin et pour terminer par les locaux d’enseignements généraux.Cette volumétrie présentée dans les perspectives d’insertion traduit des façades conçues en fonction des locaux qu’elles accueillent. Ainsi l’IMA Val de Seine respecte les reculs souhaités et permet de conserver l’esprit Palladien du château qui a été composé pour être vu selon ses quatre façades et avec une certaine distance.
Le rapport au sol d’un bâtiment construit dans un environnement naturel tel que ce parc est très important. L’expérience dans la conception de bâtiments d’enseignement, nous a appris que la qualité de notre réflexion approfondie entrainait le bien-être de ses usagers, en découlait une qualité de vie et de l’enseignement associé à une architecture vécue et de qualité il en résultait la réussite des élèves et apprenants.
Le nouvel IMA Val de Seine dans le site du Château Gruber est le résultat intime des contraintes d’implantation, du respect de l’environnement du parc, de l’équilibre de l’insertion d’un ouvrage contemporain avec un édifice ancien. Il a été travaillé pour y insérer à chacun de ces niveaux des plateaux fonctionnels agréables, ouverts sur différents points de vue et permettant ainsi un équilibre harmonieux entre architecture, enseignement et lieu de travail de qualité. Cette insertion dans un site de qualité que représente le parc du Château Grüber permet de remettre au centre de la construction, l’usager qui le pratiquera tous les jours.
Cet édifice se « pose » en souplesse, dans un « vallon » (la douve), noue végétalisée, qui inscrit le bâtiment dans un écrin de verdure et révèle sa verticalité. Un rapport équilibré du bâtiment, du végétal au ciel, se révèle.
Divers éléments architecturaux, interprétations d’anciens débords de façade ou corniches se transforment sur ce bâtiment contemporain en débord de zinc habillant et isolant chaque niveau, les montants verticaux de bois créent une lumière agréable pour le préau avec sa façade blanche, des volets percés de motifs végétaux permettent de créer une lumière uniforme pour les lieux de maquillage, coiffure, détente, massage, etc., et des brises soleil horizontaux au droit des salles d’enseignement ombrent les vitrages des salles d’enseignement.
Les éléments horizontaux de l’IMA tissent de nouveaux liens avec le château, reprenant les principaux niveaux des corniches qui le composent. Les matériaux dont les tons sont choisis en concordance de ceux du Château sont des éléments qui lient les deux bâtiments.
Le nouveau calepinage dessiné dans le parc renforce les liens piétonniers et végétaux entre les deux bâtiments. Tous ces éléments permettent ainsi de dire qu’une nouvelle unité, à 130 ans de distance, voit s’unir ces deux bâtiments dans un même objectif : la formation des apprenants à de nouveaux métiers artisanaux.
Il nous semble indispensable pour un bâtiment qui reçoit des apprenants ayant pour objectif l’esthétisme du corps et des personnes, que cela se traduise dans l’architecture même du bâtiment qui va les héberger pendant leur formation. De tous temps, les femmes et les hommes de tous pays ont pris soin de leur beauté. Combien de musées nous présentent des écrins, des boites à maquillage, des boites à onguents, des poudriers, etc., que toutes les populations ont utilisés depuis des siècles à travers la planète.
L’IMA Val de Seine symbolise un de ces écrins par sa forme, sa compacité et sa « peau » extérieure dont la texture vient se marier dans le végétal, en tant que voisin du Château Grüber.