CONCOURS
Construction du Lycée Charles et Adrien Dupuy au Puy-en-Velay (43)

Rénovation énergétique et mise en accessibilité du lycée Charles et Adrien Dupuy 

Maîtrise d’Ouvrage : Région Auvergne

Concours 

Coût Travaux HT:  6 200 000 € HT

Equipe MOE : Architecte associé : Guy Miramand - BET Structure : Altaïs BET Structure Bois : Sylva Conseil – BET Fluides : Betalm – Economie de la construction : BMV – BET VRD : AB2R


Depuis la plaine de Rome qui lui fait face, le lycée Charles et Adrien Dupuy se lit dans le paysage comme une superposition de strates blanches et rouges rappelant les maisons et leurs toitures de tuiles qui se déclinent dans la pente qui ceinture le bassin du Puy en Velay. Depuis la cour du lycée, ces horizontales marquées par la différence de couleur révèlent une vibration différente à la lumière rasante. Les strates blanches à vibrations courtes, positionnées en avant, s’opposent aux strates rouges à vibrations plus longues, en arrière, dont la couleur rappelle la pouzzolane et dont les modénatures ont été obtenues par coffrages de dausses de pin. Notre proposition de rénovation met en valeur ces deux principes de conception originelle, à savoir le rythme et la stratification, tout en le modernisant.

Les allèges et linteaux blancs sont mis en valeur par un habillage métallique laqué blanc, avec des joints en creux et isolant extérieur, venant en avant, qui fait vibrer la lumière de la même manière que le matériau d’origine. Les éléments en béton rouge, inspirés à la fois d’éléments locaux (pouzzolane, couleur des toitures) et du bois dont ils ont pris l’empreinte, sont isolés par l’extérieur et recouverts d’un bardage bois en Douglas d’Auvergne. La vibration originelle est obtenue par le traitement du bardage vertical avec couvre-joint vertical en bois, inspiré du procédé mis en place sur les murs extérieurs des granges alti-ligériennes.

Les menuiseries, qui correspondent à la strate rouge originelle, sont reprises dans une teinte qui rappelle aussi la pouzzolane, mais dotées de performances thermiques et acoustiques supérieures à celles d’origine. Les toitures sont isolées par l’extérieur afin d’offrir au bâtiment une enveloppe continue. Insérées dans la pente, formant une succession de terrasses, elles sont, soit ré étanchées et gravillonnées, comme l’existant, soit végétalisées, pour offrir une meilleure performance énergétique et s’intégrer dans le paysage. L’accessibilité des bâtiments se fait par le biais d’ascenseurs répartis en des points stratégiques, notamment à la liaison de deux ailes ou en prolongement de bâtiments existants. Comme la cheminée de la chaufferie actuelle, conçue en résonance avec la tour du château de Polignac, les ascenseurs se déclinent sous forme d’émergences monolithiques en béton coloré, en référence aux dykes du Puy en Velay, qui se profilent dans le paysage et rappellent le béton pouzzolane du bâtiment existant.

Le lycée fait partie du périmètre soumis à l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France, qui estime que cet ensemble est représentatif d’une époque et s’oppose à des interventions sur les extérieurs. Nous avons fait le choix, par des interventions extérieures subtiles, dans le respect des lignes directrices du projet initial, permettant 45 % d’économie d’énergie, de concilier les exigences de l’ABF et de la Région Auvergne. Ce projet est le reflet d’un travail de concertation avec l’ABF, certains membres de la commission nationale du Ministère de la Culture, qui avait jugé le projet lors de sa construction et M. Corbières, architecte concepteur d’origine du projet, vis-à-vis duquel nous avons des obligations déontologiques.

Le lycée Charles et Adrien Dupuy est constitué de dix-sept bâtiments à vocation scolaire et d’habitation de type R+4 maximum. Le lycée s’organise sur plusieurs niveaux, sur un terrain à la topographie marquée, ce qui le rend, en l’état, quasiment inaccessible aux personnes à mobilité réduite.

Ainsi, sans être un pastiche de l’ancien bâtiment, le nouveau lycée en respecte les principes fondateurs, l’esthétique, les épaisseurs et les rythmes d’origine, et les décline de manière plus contemporaine. Ce béton, caractéristique des constructions des années 1970, a été utilisé pour sa popularité et, car très répandu à la date de construction de ce lycée-campus. Dans notre projet, il est enveloppé par sa nouvelle peau énergétique et environnementale. Ponctuellement, il est laissé en son état d’origine ou recréé parfaitement, comme un clin d’oeil au temps qui passe et en mémoire aux années 1970 qui ont vu sortir de terre le lycée Dupuy. Ainsi, les bâtiments « atelier », situés en bordure de route, en soubassement du projet et, caractérisés par leur mur pouzzolane, sont traités par un parement béton matricé (pré-mur) permettant de reproduire exactement les motifs existants et ainsi de conserver l’idée architecturale originelle.