Reconstruction de la faculté de droit sur le campus de Grenoble (38)
Maîtrise d’Ouvrage : Université Pierre Mendès France
Concours
Surface de plancher : 2 450 m²
Coût Travaux HT: 3 700 000 € HT
Equipe MOE : BET Structure : DPI – BET Fluides : Betalm – Economie de la construction : Cabinet Denizou – Acoustique : Gamba – BET HQE : Terao
La conception de ce nouveau bâtiment de la Faculté de Droit, a été mûrement réfléchie avec des contraintes fortes multiples du site. Un front bâti, à rez-de-chaussée marque la limite Sud des bâtiments d’enseignement du site de l’Université de Grenoble et a servi de base d’implantation souhaitée par le paysagiste-conseil. A rez-de-chaussée, nous avons implanté ce premier bâtiment, dans le respect de cette limite Sud, tout créant aux étages supérieurs des « signaux et appels » aux étudiants dont une grande partie arrive par le tramway depuis l’Est du site.
Un flot d’étudiants arrive et part, chaque matin et chaque soir, une « coulée verte » viendra se glisser leur créant un tapis vert arboré jusqu’aux différents bâtiments à l’intérieur du site. Le pignon Est de la Faculté de Droit, est le premier aperçu de cette nouvelle construction. Les concepteurs ont opté pour un béton coloré dans la masse ou lazuré, marquant le fond des deux loggias qui composent ce pignon. La verrière qui les sépare sera composée de brise-soleils verticaux, s’inspirant du traitement de ceux du bâtiment Bateg. Ce dernier, extrêmement travaillé par notre confrère, se devait de dialoguer avec ce nouveau bâtiment. Pour ces raisons nous avons favorisé une écriture architecturale plus calme de ce pignon, en le composant de deux grandes loggias en léger débord, au-dessus du passage des étudiants. Le pignon symbolise également un « balcon » d’où l’on peut contempler, au Nord, le massif de la Chartreuse, et par les parois vitrées et la serre qui séparent les deux loggias, le Doyen, les enseignants ou le personnel administratif pourront apercevoir au Sud-Est, les Alpes qui enserrent Grenoble.
La balance, un des symboles du Droit, a été l’un des points de départ de notre réflexion. Un équilibre doit s’instaurer entre les deux bâtiments neufs, « plateaux » de travail des enseignants ou des étudiants, de part et d’autre d’un axe de circulation, « aiguille », régulant l’équilibre et symbolisé par le voile courbe en béton blanc, se transformant en signal sur les façades Nord et Sud. Les passages d’un bâtiment à un autre sont matérialisés, pour les étudiants et les enseignants de la Faculté de Droit, par des passerelles vitrées donnant sur les paysages alentours. Ces galeries franchissent la « faille », en s’encastrant dans les niches vitrées, insérées dans le voile courbe en béton, de la façade Ouest. Cette courbe en béton blanc coulée en place ou préfabriquée, confirme la matière « béton », largement utilisée dans les bâtiments du domaine universitaire, elle est une transition et une nouvelle « porte » à l’Université, le long de la rue des Résidences. Par cette courbe, puis faille après la réalisation de la deuxième tranche, une relation aisée permet aux étudiants de se glisser entre les deux bâtiments et de pénétrer dans le bâtiment ou de continuer dans les espaces rénovés et arborés du patio au Nord du bâtiment. En complément à ces transparences, le pignon Est, montre la vie intérieure des atriums plantés des deuxième, troisième et quatrième niveau, apportant lumière au projet dans sa longueur. A l’Est, un encorbellement du bâtiment crée une zone à l’abri, le long de la coulée verte, et complète les transparences. La toiture est une véritable cinquième façade, car certains bâtiments comme le Bateg vont la dominer. Elle présente une sur-hauteur traitée en zinc permettent des apports de lumière au cœur du bâtiment et éclairant les coursives des niveaux deux à quatre et y intègre les édicules techniques, ainsi masqués. Elle est enchâssée dans des toitures végétalisées.
Le projet, dans ses expressions diverses, fait largement appel au béton, largement utilisé sur l’ensemble du domaine universitaire. Un clin d’œil à l’utilisation du bois, marque le sous-bassement du rez-de-chaussée et du premier étage, par la création d’une résille brise-soleil, dense en façade Sud, et plus « aérée » en façade Nord.